mardi 25 février 2014

Un monde pour Clara par M.

L’histoire se situe en France, en 2027. Une nouvelle catastrophe nucléaire a lieu, succédant à tant d’autres. Une puissante secte extrémiste et écologiste, « Les Enfants de Gaïa », dirige une important manifestation anti-nucléaire, à laquelle participe Diane, l’héroïne du roman, ainsi que son meilleur ami Léo. Tous deux se sentant particulièrement concernés par ce mouvement contestataire, suite à la perte de proches (Diane a perdu, lors de cette catastrophe, sa sœur jumelle Clara. Pourtant celle-ci reste dans le cœur de la jeune fille, fait partie d’elle). Mais la manifestation pacifique tourne au combat et Diane, après avoir reçu un projectile en pleine tête, sombre dans le coma…
Dix ans plus tard, la jeune fille devenue une jeune femme d’une trentaine d’années, se réveille. Elle découvre alors un monde très différent ; les Enfants de Gaïa ont pris le pouvoir et ont fait de Paris, renommé Néo Lutécia, la cité écologique idéale. Léo, désormais lieutenant de la secte, lui apprend qu’elle est devenue l’icône de la « Révolution Verte », l’incarnation vivante de Gaïa aux yeux de ses fidèles. Mais passé le moment de surprise et de fascination, la jeune femme se rend compte rapidement que ce nouveau monde est bien loin de celui dont elle avait rêvé…
   Dans ce roman, l‘auteur traite de nombreux thèmes qui lui sont chers, tels que la distopie (récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur), la jeunesse (jeunes adultes), la condition de la femme, l’écologie,  la faune et la flore, la pollution, le nucléaire,  la dictature, le despotisme, la politique, la maladie, la violence, la relation  Homme/Nature.
1.     Avis personnel
 Je crois avoir lu Un Monde pour Clara en un weekend. L’intrigue et le thème sont très intéressants ; on a envie de connaître la fin.Cependant, mon bilan suite à cette lecture est assez mitigé. Tout d’abord, j’ai trouvé les personnages assez attachants. Surtout le personnage principal ; Diane. Lorsque la jeune fille, ou plutôt la jeune femme qu’elle est devenue, se réveille, elle se rend compte qu’on l’a élevée au rang de Déesse. On pourrait s’attendre alors à un personnage parfait, sans défauts ni faiblesses ; un personnage sans relief. Il n’en est rien. L’auteur nous fait pénétrer dans l’intimité de l’héroïne, au cœur de ses faiblesses, de ses craintes, de ses angoisses. La jeune fille timide et « transparente », comme elle le dit elle-même, laisse place à une jeune femme épanouie et sûre d’elle. On voit cette métamorphose, cette évolution tout au long de l’histoire, personnifiée par le personnage de Clara, ou du moins par sa voix. Elle accompagne en permanence sa sœur, l’aidant et la conseillant. Leur relation fusionnelle, qui perdure au-delà de la mort et ce lien fort, voire indestructible qui les unit est émouvant. Mais au moment où Diane « prend son envol », la petite voix de sa sœur se tait, car elle est enfin capable de s’assumer en tant que femme, en tant que sauveuse de l'humanité. De plus, je pense que le fait de voir à travers ses yeux (on découvre Néo Lutécia en même temps qu’elle, la transformation du monde) permet au lecteur de s’identifier à elle.
 Cependant, le style d’écriture de Jean-Luc Marcastel m’a quelque peu dérangée. Tout d’abord, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire (mais peut-être que sa façon d’écrire n’est pas entièrement responsable de cela…), par manque peut-être de« repères ». Mais surtout, quelques passages un peu lourds, à cause de répétitions par exemple ou de détails sans grand intérêt, ralentissent l’intrigue. Certains moments sont angoissants, vous tiennent en haleine, d’autres à l’inverse sont un peu soporifiques… Enfin, ce n’est que mon avis personnel, sans doute d’autres lecteurs n’ont pas ressenti cette lourdeur à certains moments.
 Néanmoins, l’idée, le thème m’ont beaucoup plu ; nous sommes bien loin du rêve d’une société utopique (représentation d'une réalité idéale et sans défaut), et vivons à travers la lecture un véritable cauchemar, même si un petit espoir perdure… Je trouve que l’idée de mettre en scène ce monde, cette société 100% verte, à la fois rêvée et crainte, est tout simplement géniale.  Et puis, ce thème me touche particulièrement, car je m’intéresse beaucoup au développement durable et à la préservation de la faune et de la flore, actuellement en grand danger. C’est une véritable réflexion sur l’évolution, ni vraiment optimiste, ni vraiment pessimiste ; peut-être tout simplement réaliste.  Elle illustre je crois cette complexité à trouver le juste milieu pour une société plus propre. En serons-nous capables ? Seul l’avenir nous le dira, mais prenons garde à ne pas commettre les erreurs de nos ancêtres et montrons-nous vigilants car une dictature s’instaure plus facilement que l’on ne le croit...
Pour conclure, je dois avouer que  j’ai préféré l’idée, le thème à l’histoire en elle-même. Mais je conseille tout de même vivement ce livre à tous ceux qui se sentent un temps soit peu concernés par le développement durable et l’avenir de la planète, notre avenir.
2.   Conclusion
Ce livre illustre le thème « Ecrire pour changer le monde », car Jean-Luc Marcastel nous amène à percevoir les limites d’une société 100% verte, qui semble ramener l’Homme au Moyen-âge (bien que Néo Lutécia soit un bijou de technologie et une société écologique idéale, la réalité est toute autre pour les habitants du reste du pays) à travers ce roman de science-fiction.
 Mais, il y dénonce avant tout, toutes les formes d’abus du pouvoir, du despotisme (à travers le groupe extrémiste des Enfants de Gaïa notamment dont les décisions n’étaient pas prises « par amour de la nature mais par haine des hommes »).
Ce roman est une véritable réflexion sur la nature profonde de l’Homme, de l’environnement bien sûr, de la condition de la femme (le viol y est dénoncé), de la relation entre l’Homme et la nature, et les animaux,…
Selon l’auteur, la situation environnementale est désastreuse et il nous faut réagir au plus vite, car elle ne fait qu’empirer. Cependant, prenons garde, car comme le montre l’Histoire, certains hommes (tous ne le sont pas heureusement), dont les desseins obscurs peuvent devenir très dangereux, sont par nature égoïstes et avides de pouvoir. Une dictature peut rapidement et insidieusement s’instaurer, sans que personne ne réagisse, mais lorsqu’ on se rend compte de l’ampleur désastreuse des dégâts, il est bien souvent trop tard…
Bien qu’il faille repenser une société bien plus respectueuse de la nature, il est également important de rester objectif pour ne pas tomber dans les pièges du passé.
M. 2nde5

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