Les Imaginales au lycée Jacques Callot de Vandoeuvre. Tous les ans, en mai, ouverture du festival des mondes imaginaires à Epinal.
lundi 27 mai 2013
Max ne vous laissera pas de marbre !
En ce mois de mars, je vais vous présenter un roman de Sarah Cohen-Scali qui ne vous laissera pas de marbre.
Il a pour titre Max, c’est un roman historique retraçant le parcours d’un enfant allemand durant la Seconde Guerre Mondiale. Max est le prototype parfait de la race aryenne. Il est né dans un Heim, issu du projet lebensborn initié par Himmler pour repeupler l’Allemagne. Le contexte est historique, des personnages connus interviennent tels que le docteur Ebner ou encore Hitler.
Toutefois c’est le jeune garçon qui est au centre de l’action, c’est lui le personnage principal, le titre est éponyme. Le narrateur est Max, le point de vue adopté est interne. D’ailleurs le point de vue est intéressant, en effet souvent les romans historiques ayant pour sujet la Seconde Guerre Mondiale abordent le thème du point de vue d’un adulte, ou des personnes persécutées, ici c’est inhabituel et novateur. D’autant plus qu’au début on présente Max dans le ventre de sa mère. Nous suivons donc son parcours, de sa naissance jusqu’à l’âge de neuf ans.
Max est endoctriné depuis son stade embryonnaire par l’idéologie Nazie. Il est difficile de s’attacher au personnage puisque le lecteur lit avec la vision du XXIème siècle. Par exemple, il va devenir ami avec des enfants polonais pour ensuite communiquer aux soldats leur adresse. Pour lui c’est une bonne action, mais le lecteur peut-être choqué. Toutefois on conçoit que ce n’est pas de sa faute mais de la faute des personnes qui l’ont élevé. Parfois on perçoit en Max une once d’humanité notamment lorsqu’il rencontre Lukas, un jeune juif polonais pour qui il s’est pris d’amitié. Je conseille vivement ce livre, le lecteur n’en sort pas indemne, il regardera le monde autrement, toujours en se demandant l’impact et l’influence qu’ont les adultes sur les enfants et comment des hommes ont pu endoctriner des jeunes gens.
C’est une lecture très prenante qui nécessite un point de vue objectif. Le fait que ce soit un enfant touche le lecteur notamment à la fin inattendue. Il se peut que le lecteur verse quelques larmes, par pitié ou empathie. Le roman est bouleversant, on en apprend un peu plus sur la guerre et pour une fois on a la vision d’un Allemand. On remarque que l’auteur a fait des recherches pertinentes sur le sujet, dans la vraie vie, on peut associer Lukas à Max Sollmann qui lui a existé. Pendant la lecture un sentiment de frustration peut dominer, surtout à la fin. Le roman est assez noir et l’ambiance également, mais il y a parfois un peu d’humour et d’ironie qui rendent l’histoire plus légère malgré les faits.
C’est un roman bien construit avec un style différent, je le recommande à tous les adolescents.
Laura Voirin
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